VERNISSAGE
14 November 2024, de 18h à 21h
En présence de :
Hanna Råst, Elsa Salonen & Jaan Toomik
Animée par la volonté de sonder l’existence humaine en cherchant à retrouver l’essentiel dans une époque saturée d’informations où chaque instant semble effacé par le suivant, Le Clézio Gallery est heureuse de dévoiler « Être-là » : son exposition inaugurale regroupant les œuvres de Hanna Råst, Elsa Salonen, Jaan Toomik et Kari Vehosalo.
« Attends avec une grande humilité et patience l'heure de la clarté nouvelle :
c'est cela seulement, vivre la vie d'artiste, dans la compréhension et dans la création. »
— Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète (1929)
L’être humain, toujours tourné vers l’avenir, se confronte inévitablement à la réalité de sa finitude. Cette tension entre l’aspiration infinie et les limites de la vie crée souvent un sentiment d’impatience. Pour le philosophe Martin Heidegger, la clé serait d’accepter pleinement notre nature éphémère, d’”être-là” (Dasein) soit en vivant de manière authentique, en embrassant notre impermanence, soit de manière inauthentique, en fuyant cette réalité.
Pour Hanna Råst, « être-là », c’est explorer le rôle de l'archive à travers l’histoire, le temps, l’archéologie, la mémoire et l’identité. Inspirée par le concept de punctum développé par le critique littéraire et sémiologue français Roland Barthes, l’artiste utilise la photographie et la vidéo pour créer des « pseudo-archives », des illusions temporelles qui révèlent des fragments subtils et percutants revisitant le passé sous une perspective dynamique, où le temps devient un tissu complexe d’expériences multiples.
Pour Elsa Salonen, « être-là », c’est vibrer dans un flux cosmique, animiste et alchimiste dans lesquels la matière se transforme perpétuellement. En extrayant l’essence de toute chose pour obtenir par distillation continue des pigments colorés, l'artiste tente de prouver, avec science et poésie, l’existence d’une énergie vitale et de montrer comment tout ce qui nous entoure est interconnecté de manière intemporelle à soi et à l’univers.
Pour Kari Vehosalo, « être-là », c’est percevoir autrement la réalité et la vérité étant influencées par nos désirs, notre culture et l’inconscient. Face à de grands paysages et des scènes d’intérieur marqués par la présence de trous noirs béants, sa peinture presque photographique plonge notre regard dans le mystère, l’incertitude et la fragilité.
Pour Jaan Toomik, « être-là », c’est évaluer la profondeur et l’authenticité des émotions humaines, à la fois intimes et collectives, en traversant des espaces de lutte, de mémoire et de rédemption. Ses œuvres pluridisciplinaires (peinture, performance, sculpture, vidéo, film et documentaire), tantôt aussi expressives que celles des actionnistes viennois, tantôt méditatives et répétitives, puisent autant dans le genre autobiographique que dans les expériences étranges et alternatives de l’existence.
Comment savoir si nous habitons pleinement le présent ou si nous échappons à l’instant volé ? Que cherchons- nous dans la matière en perpétuel mouvement ? Pouvons-nous seulement toucher à l’essence des choses, ou cela reste-t-il un rêve insaisissable ? Quel héritage lèguent nos souvenirs vacillants ? En étant là, notre présence n'est ni dite, ni figée, ni définie. Au contraire, elle respire, elle évolue et elle se libère.