La liberté est une nécessité reconnue

 

Présentation de la collection mettant en lumière des œuvres provenant des anciennes républiques soviétiques et des états satellites, acquises par le Stedelijk après la Guerre froide.

 


 

 

 

Exposition — Du 3 mars au 12 août 2018

 

Freedom is Recognized Necessity sera présentée au Stedelijk Museum du 3 mars au 12 août 2018. L'exposition met en lumière un chapitre remarquable de l'histoire de la collection du Stedelijk. Elle présente des œuvres provenant de la sphère d'influence soviétique, acquises par le Stedelijk après la fin de la Guerre froide. Dans les années 1990, le Stedelijk a organisé plusieurs expositions mettant en avant l'art contemporain des pays (ex-)bloc de l'Est, aboutissant à l'achat et à la donation de nombreuses œuvres. Les réflexions sur la situation politique et les références à l'art du début du XXe siècle sont des thèmes importants, tout comme l'utilisation suggestive de symboles et les stratégies liées à la performance. Le titre de l'exposition est emprunté à une peinture de l'artiste russe Leonid Lamm (1928-2017) : Adam and Eve: Freedom is Recognized Necessity (1974-1984), dans laquelle Lamm souligne les relations complexes entre la liberté et la nécessité, tout en offrant un commentaire ironique sur la dictature socialiste.

 

 

Leonid Izrailevich Lamm, Adam and Eve: Freedom is Recognized Necessity, 1984. Collectie Stedelijk Museum Amsterdam
Leonid Izrailevich Lamm, Adam and Eve: Freedom is Recognized Necessity, 1984. Collectie Stedelijk Museum Amsterdam

 

Avant la Seconde Guerre mondiale, l'avant-garde en Europe de l'Est et de l'Ouest entretenait des échanges intenses. Cependant, sous la dictature communiste – lorsque l'Europe de l'Est disparut derrière le Rideau de fer – et durant la guerre froide, ces rencontres furent impossibles pendant des décennies. À partir du milieu des années 1980, sous la direction de Mikhaïl Gorbatchev, avec ses politiques de réforme, la perestroïka (restructuration) et la glasnost (transparence), des informations sur l'art de cette époque ont commencé à émerger. Le Stedelijk organisa alors plusieurs expositions dans les années 1990, notamment In the USSR and Beyond (1990), Wanderlieder (1991) et Kabinet (1997), donnant lieu à l'acquisition ou à la donation d'œuvres pour la collection.

 

 

ARTISTES À L'AFFICHE


Freedom is Recognized Necessity présente des œuvres de :

Eduard Artsrunyan, Nikolai Bairakov, Anatoly Belkin, Sergei Bugaev Afrika, Vladimir Feklyaev, Mikhail Getman, Ion Grigorescu, Ilya Kabakov, Iosif Király, Komar & Melamid, Igor Kominarets, Vladimir Kononov, Zofia Kulik, Milan Kunc, Vladimir Kupriyanov, Vladimir Kustov, Leonid Lamm, Miron Lukyanov, Oleg Maslov, Boris Mikhailov, Vladimir Nemukhin, Leonid Nepomnyashchy, Lucia Nimcova, Timur Novikov, Paulina Olowska, Vasily Ostrovsky, Leonid Petrushin, Semen Raev, Vladimir Sachkov, Wilhelm Sasnal, V. Shestakov, Lyudmila Tarasova, Jaan Toomik, Oleg Tselkov, Vadim Voinov, Yevgeny Yufit

 

 

 

Milan Kunc, Trophäen Sammler, 1990. Collection Stedelijk Museum Amsterdam

Milan Kunc, Trophäen Sammler, 1990. Collection Stedelijk Museum Amsterdam

 

 

Oleg Nikolaevich Tselkov, Two with Forks, 1990. Collection Stedelijk Museum Amsterdam

Oleg Nikolaevich Tselkov, Two with Forks, 1990. Collection Stedelijk Museum Amsterdam

 

 

 

Oleg Maslov, Viktor Kuznetsov en Viktor Shurov, Zaigryvajushchie Tritony, 1994. Collectie Stedelijk Museum Amsterdam, gift from the artists

Oleg Maslov, Viktor Kuznetsov en Viktor Shurov, Zaigryvajushchie Tritony, 1994. Collection Stedelijk Museum Amsterdam, gift from the artists

 

 

Boris Mikhailov, Charkov, 1998. c/o Pictoright Amsterdam. Collection Stedelijk Museum Amsterdam, gift from the artist

Boris Mikhailov, Charkov, 1998. c/o Pictoright Amsterdam. Collection Stedelijk Museum Amsterdam, gift from the artist

 

 

 

 

COMMENTAIRE POLITIQUE

Les œuvres présentées dans Freedom is Recognized Necessity ont été réalisées entre 1975 et 2010, par des artistes aux parcours très divers. Certains ont passé toute leur vie dans leur pays natal, tandis que d'autres ont émigré. L'un des thèmes de l'exposition explore la perception des artistes vis-à-vis de la dictature socialiste. Dans sa série Case History (1991-1998), Boris Mikhailov (Kharkov, 1938) documente les réalités qui ont suivi la dissolution de l'URSS. Ses photos mises en scène révèlent les traces encore visibles de la dictature, à travers les conditions économiques et les réalités quotidiennes des sans-abri. Le tableau monumental Two with Forks (1990) d’Oleg Tselkov (Moscou, 1934) représente deux figures gigantesques, monstrueuses et sans expression. Leurs visages masqués symbolisent la perte d'identité et d'individualité dans la société soviétique.

 

 

Installation view, Freedom is Recognized Necessity, 2018, Stedelijk Museum Amsterdam. Photo: Gert Jan van Rooij
Installation view, Freedom is Recognized Necessity, 2018, Stedelijk Museum Amsterdam. Photo: Gert Jan van Rooij
Installation view, Freedom is Recognized Necessity, 2018, Stedelijk Museum Amsterdam. Photo: Gert Jan van Rooij
Installation view, Freedom is Recognized Necessity, 2018, Stedelijk Museum Amsterdam. Photo: Gert Jan van Rooij

 

UTILISATION DES SYMBOLES

L’utilisation explicite des symboles est un thème récurrent dans les œuvres de ces artistes. Dans le tableau Sans titre (Asie), où des lettres déguisées en piquets de tente sont surmontées de plumes légères, Wilhelm Sasnal (Tarnów, 1972) fait subtilement référence aux peuples nomades indigènes de l’Oural et à la tradition chamanique qui y est née.

 

D’autres artistes s’inspirent de symboles typiques de la propagande soviétique. Dans Trophäensammler (1990) de Milan Kunc (Prague, 1944), nous observons deux types de trophées : une tête de cerf, trophée littéral de la chasse, et des trophées du régime soviétique – des usines, une voiture, une machine à laver, et la fameuse faucille et marteau. Le tableau Polowanie (La Chasse, 2010) de Paulina Olowska (Gdańsk, 1976) est inspiré d'anciennes publicités pour des modèles de tricot polonais. Souvent, le style de ces modèles était influencé par la mode occidentale, alors inaccessible en Pologne. Par cette référence, Olowska s'approprie une image populaire de l'ère socialiste pour transmettre à la fois une signification politique et sociale.

 

 

 

PERFORMANCE

L'utilisation de la performance comme médium constitue un autre thème central dans Freedom is Recognized Necessity. L’art de la performance, ou des œuvres basées sur celle-ci, se manifeste dans le travail d'artistes comme Ion Grigorescu (Bucarest, 1945), qui réalisait ses performances dans l'intimité de son appartement, ou encore Zofia Kulik (Wroclaw, 1947), qui intégra des enregistrements de performances dans son immense photo-tapisserie, Ulubiona Równowaga.

 

 

STEDELIJK TURNS

L'exposition fait partie d'un nouveau programme de recherche à long terme, STEDELIJK TURNS, qui propose une approche expérimentale de la collection du musée, tant dans son interprétation que dans sa présentation.

 

 

 


 

 

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Exhibition: Jaan Toomik, "Father and Son", 1998. Still from video
 

La vidéo Father and Son de Jaan Toomik fait partie de l'exposition collective Freedom is Recognized Necessity au Stedelijk Museum. Cette présentation de collection met en lumière des œuvres provenant des anciennes républiques soviétiques et des États satellites, acquises par le Stedelijk après la fin de la Guerre froide. L'exposition est visible jusqu'au 12 août 2018.